dimanche 30 juin 2013

La Masse Electrique

C'est quoi la masse électrique ?

J'étais en train de rédiger un article sur le "bruit de masse" l'autre jour entre le fromage et le dessert, quand je me suis dit : "Mais au fait c'est quoi la masse ?". Ca paraît être un acquis, mais l'expliquer de façon simple, accroche toi mon coco !
En électricité, on en entend souvent parler, et elle n'a rien à voir avec la masse d'un objet (celle qui permet de calculer le poids).

La définition

Voici une définition classique, que je vais expliciter : la masse, c'est un point de référence du potentiel électrique (wiki: Masse_(électricité)). Woaw !
Qu'est-ce que ça veut dire potentiel électrique ? Eh bien, dans les sciences, on utilise des échelles de mesure pour savoir de quoi on parle. On mesure par exemple la température en degrés Celsius pour savoir s'il fait plus ou moins chaud, la vitesse en km/h, les distances en mètres (m)... En électricité, un potentiel permet de définir une sorte d'échelle de l'état électrique : plus ou moins "chargé". Cette échelle est exprimée en Volt (du nom de l'inventeur de la pile électrique Volta). La référence correspond le plus souvent au 0. Ainsi un potentiel de référence électrique, autrement dit la masse, correspond le plus souvent à 0 Volt (mais pas toujours, j'y reviendrai plus tard).

A quoi sert la masse ?

Dans un circuit électrique (un chemin si vous préférez), par elle passe la quantité d'électricité indésirable.
Prenons deux exemples :
  • dans les fils d'un montage hifi, elle permet de filtrer certains "bruits" dans le signal audio (ou son si vous préférez)
  • dans le cas d'appareils électroménagers, elle nous protège nous, les consommateurs, de défauts d'isolement
Je reviens sur le cas des appareils électroménagers. Imaginons une machine à laver. Elle est branchée au réseau électrique, et donc alimentée par du 220V (ça fait donc 220V de plus que la masse si vous avez suivi !). Si dans cette grosse boîte pleine de fils, l'un d'entre eux, connecté à la phase (celui que vous envoie du 220V dans les dents) vient à toucher la carcasse, alors si tout se passe bien, le disjoncteur se déclenche (les plombs sautent). Pourquoi ?
Parce que toute carcasse d'appareil électroménager est reliée à la masse (c'est d'ailleurs symbolisé par le dessin à gauche, que vous trouverez quelque part sur votre appareil électrique). Et évidemment si on relie un point qui est chargé à 220V et l'autre à 0V, ça fait une belle décharge, et donc les plombs ont de quoi sauter.

Si la masse n'était pas là, c'est votre corps qui ferait office de fil relié à la Terre, car votre corps conduit l'électricité. L'électricité, cette flemmarde, cherche toujours à aller vers un état plus peinard, et elle se "déchargerait" donc à travers vous pour aller vers le 0. Vous le sentiriez passer ! Et votre coupe de cheveux aussi s'en ressentirait :)






Où trouve-t-on la masse dans la vie de tous les jours ?

Facile ! Un autre nom de la masse est... la Terre ! Eh oui, la Terre est au potentiel 0. Evidemment, car si la elle avait un potentiel non nul, on aurait une énergie gratuite et illimitée à portée de main, il suffirait par exemple de brancher son chargeur de téléphone dans le sol, pas dans une prise électrique (je schématise bien sûr !).

Justement, puisque je parle de prise électrique, regardez celles qui se trouvent autour de vous :

Il y a, normalement, 2 trous et une fiche. La masse est reliée à cette fiche qui dépasse. Le courant qui alimente les appareils électriques, lui, passe par les trous, donc on ne met pas ses doigts dedans !! On peut par contre toucher sans danger la fiche de masse.


Enfin pour les bricoleurs, ceux qui relient les fils dans les prises électriques par exemple, sachez qu'un code de couleur normalisé permet de reconnaître le fil de masse : il est jaune et vert.

Enfin, sur le papier, il existe deux symboles utilisés par les gens qui dessinent les schémas électriques. Pourquoi différencie-t-on la Terre et la masse ? Eh bien la Terre est au potentiel de 0V. Si je prends la Terre comme référence, alors par définition c'est une masse. Mais si mon potentiel de référence n'est pas 0V, mais 10V (par exemple au pif !), la masse de mon circuit est à 10V, et dans ce contexte précis, la Terre n'est plus équivalente à la masse. Bon, en vrai, les deux sont très souvent équivalents ! Retenez donc que c'est pareil, pour simplifier ;)

Que faire en cas d'électrocution?

1- COUPER LE COURANT


     Si une personne ou un animal s’électrocute, le corps humain étant un conducteur d'électricité, il ne faut en aucun cas la toucher sans avoir au préalable coupé le courant (interrupteur, le disjoncteur ou compteur) ou sans avoir éloigné la victime de la source électrique à l'aide d'un objet sec et non conducteur (bâton, balais en plastique,...). Dans les cas ou l'accident est dû à un courant de très forte intensité (ligne à haute tension par exemple) vous devez rester à une distance d'au moins 20 mètres de la victime.
 


2- ALERTER LES SECOURS  


Le SAMU: 15
Les POMPIERS:  18 depuis un téléphone fixe ou le 112 depuis un téléphone portable.
 


3- TRAITER LA VICTIME 


        Desserrez le col, la cravate et la ceinture de la victime. 

     Si la victime est restée consciente surveillez son état général jusqu'à l'arrivée des secours.
     Si la victime a perdu connaissance mais respire, placez la en position latérale de sécurité (PLS) puis surveillez son état général jusqu'à l'arrivée des secours.

        Si la victime ne respire plus, pratiquez un bouche à bouche et un massage cardiaque. 

      Dans tous les cas, il est préférable que la victime soit examinée par un médecin, car le courant électrique peut avoir provoqué des brûlures internes.

Les dangers du courant électrique


En France, chaque année,  les installations électriques défaillantes et la manipulation de l’électricité par des personnes non habilitées provoquent:
- 4000 accidents domestiques avec une centaine de morts par électrocution,
-  Plus de 1 000 accidents dans le monde du travail dont une vingtaine sont mortels,
Et 80 000 incendies.
 
      Le non respect des règles de sécurité peut avoir  pour conséquences :
 
*                                      Sur l’homme :
- L’électrisation, qui est le passage du courant électrique dans le corps humain,
- Des brûlures, de contacts et internes,
- Des brûlures thermiques, par arc électrique ou projection de métal en fusion,
- Ou l’électrocution, qui est une électrisation mortelle.

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 Enfin, les deux points qu’il faudrait toujours garder à l’esprit sont que :
-  L’eau favorise le risque d’électrocution, 
-  Et que le courant électrique est dangereux à partir de 10 mA, car la fréquence utilisée (50Hz) provoque des excitations musculaires violentes pouvant entraîner la tétanisation.

 
*                                        Sur le matériel :
- La détérioration,
- Des incendies,
- Ou des explosions.
 
     Les chocs électriques sur l’homme, sont conditionnés par la quantité d’électricité (Q= I × t). Ils dépendent ainsi de l’intensité du courant, sa nature (alternatif ou continu) et de la durée de passage du contact.
 
     En effet, c’est selon l’accumulation de cette quantité dans le corps humain que la gravité des conséquences s’accentue, de l’électrisation à l’électrocution.
 
     Mais d’autres facteurs peuvent encore entrer en jeu, comme :
- La surface de la zone de contact,
- La résistance du corps humain (la fatigue, la santé et l’âge de la personne)
- La trajectoire du courant. Le courant suit le chemin le plus court entre le point d'entrée et le point de sortie et peut donc endommager tous les organes qui se trouvent sur son passage. 
- L’état de la peau (sèche, humide, mouillée),
- Et la nature du sol.
 
    
 
3- Les effets sur le corps humain
 

*                                      Sur le cœur

      Le cœur est une pompe possédant ses propres systèmes de commande. Il bât selon un rythme bien définit afin d’irriguer les organes et d’assurer la circulation de l’oxygène dans le corps.
 
     Le passage du courant électrique par le cœur perturberait ce rythme et entrainerait ce que l’on appelle : une fibrillation ventriculaire. C’est-à-dire que le cœur ne pompe plus et qu’il n’y a plus de circulation sanguine.
 
     Ces troubles peuvent survenir au moment du choc ou dans les heures (24 heures) qui suivent l'accident.

 
*                                    Sur les muscles

        Lorsque des muscles sont traversés par un courant électrique, le cerveau ou le cervelet ne peut plus les contrôlés. L’effet du choc électrique dépend de la nature des muscles parcourus par le courant.
 
       En effet, un courant de plus de 10 mA à un effet de tétanisation sur les muscles fléchisseur. La victime est incapable de lâcher la source de courant : le seuil de non lâcher est atteint.
 
      Si les muscles extenseurs sont tétanisés, la victime sera projetée jusqu’à 10 mètres environ.
 
      La tétanisation des muscles de la cage thoracique entraine une asphyxie d'origine respiratoire.


*                                Sur le système nerveux
 
     Les nerfs, filaments blanchâtres qui transmettent des informations sensitives et motrices, sont les tissus qui offrent le moins de résistance au passage du courant.
 
    Les effets immédiats du passage du courant au niveau des nerfs sont :
- Des douleurs, des picotements, de l’engourdissement de la faiblesse de la difficulté à bouger le membre touché, l’amnésie, des convulsions ou un arrêt respiratoire
 
    Les dommages ultérieurs du passage du courant au niveau des nerfs sont :
- Des lésions causées par la chaleur sur le trajet du courant (pouvant se manifester durant 3 ans),
- Et des troubles psychiatriques.

 
*                            Les brûlures électriques
 
     Les brûlures électriques, qui sont dues à la libération de chaleur provoquée par l'électricité dans le corps, sont visibles à deux endroits : au point d’entrée du courant et au pont de sortie du courant.  Les faits les plus inquiétants sont les lésions internes dues au passage du courant au niveau du système nerveux, des organes (ex : le cœur) et des cellules du corps.
 
     Les marques électriques sont  indolores (car les nerfs sont détruits) et ressemblent à de  petits cratères calcinés ou durs.
 
     Les brûlures électriques ont pour conséquences:
-  A plus de 100 mA, des marques électriques et des cicatrices,
- Et à  plus de 10 000 mA, des brûlures graves, des amputations et aussi des décès.
 

*                          Ailleurs dans le corps

     L'électrisation peut aussi avoir des conséquences sur :
- Les yeux, provoquant des cataractes à plus ou moins long terme,
- Et les organes ayant été touchés au passage du courant.
 
 
 

Gaz naturel

Le gaz naturel est un combustible fossile, il s'agit d'un mélange d'hydrocarbures trouvé naturellement sous forme gazeuse. C'est la deuxième source d'énergie la plus utilisée dans le monde après le pétrole et son usage se développe rapidement.

Types de gaz naturel

Il existe plusieurs formes de gaz naturel, se distinguant par leur origine, leur composition et le type de réservoirs dans lesquels ils se trouvent. Néanmoins, le gaz est toujours composé principalement de méthane et issu de la désagrégation d'anciens organismes vivants. Aux différents types de gaz naturels cités ci-après, on pourrait adjoindre le biogaz, un substitut renouvelable.

Gaz conventionnel non associé

C'est la forme la plus exploitée de gaz naturel. Son processus de formation est similaire à celui du pétrole. On distingue le gaz thermogénique primaire, issu directement de la pyrolyse du kérogène, et le gaz thermogénique secondaire, formé par la pyrolyse du pétrole. Le gaz thermogénique comprend, outre le méthane, un taux variable d'hydrocarbures plus lourds, pouvant aller jusqu'à l'heptane (C7H16). On peut y trouver aussi du dioxyde de carbone (CO2), du dioxyde de soufre (SO2), du sulfure d'hydrogène appelé aussi " gaz acide " (H2S), et parfois de l'azote (N2) et de petites quantités d'hélium (He).

Gaz associé

Il s'agit de gaz présent en solution dans le pétrole. Il est séparé lors de l'extraction de ce dernier. Pendant longtemps, il était considéré comme un déchet et détruit en torchère, ce qui constitue un gaspillage de ressources énergétiques non renouvelables et une pollution inutile. Aujourd'hui, l'essentiel est soit réinjecté dans les gisements de pétrole (contribuant à y maintenir la pression et à maximiser l'extraction du pétrole), soit valorisé. Néanmoins, la destruction en torchère est encore d'actualité dans certaines villes.

Gaz biogénique

Le gaz biogénique est issu de la fermentation par des bactéries de sédiments organiques. À l'instar de la tourbe, c'est un combustible fossile mais dont le cycle est relativement rapide. Les gisements biogéniques sont en général petits et situés à faible profondeur. Ils représentent environ 20% des réserves connues de gaz conventionel. Le gaz biogénique a moins de valeur par mètre cube que le gaz thermogénique, car il contient une part non négligeable de gaz non combustibles (notamment du CO2) et ne fourni par d'hydrocarbures plus lourds que le méthane.

Gaz de charbon

Le charbon contient naturellement du méthane et du CO2 dans ses pores. Historiquement, ce gaz a surtout été connu pour la menace mortelle qu'il présente sur la sécurité des mineurs - il est alors resté dans la mémoire collective sous le nom de grisou. Cependant, son exploitation est en plein développement, en particulier aux États-Unis. L'exploitation porte sur des strates de charbon riches en gaz et trop profondes pour être exploitées de façon conventionnelle. Il y a eu des essais en Europe également, mais la plupart des charbons européens sont assez pauvres en méthane. La Chine s'intéresse également de plus en plus à l'exploitation de ce type de gaz naturel.

Gaz de schiste

Certains schistes contiennent aussi du méthane piégé dans leurs fissurations. Ce gaz est formé par la dégradation du kérogène présent dans le schiste, mais, comme pour le gaz de charbon, il existe deux grandes différences par rapport aux réserves de gaz conventionnel. La première est que le schiste est à la fois la roche source du gaz et son réservoir. La seconde est que l'accumulation n'est pas discrète (beaucoup de gaz réunis en un point) mais continue (le gaz est présent en faible concentration dans un énorme volume de roche), ce qui rend l'exploitation bien plus difficile.

Hydrates

Les Hydrates de méthane sont des structures de glace contenant du méthane prisonnier. Ils sont issus de l'accumulation relativement récente de glace contenant des déchets organiques, la dégradation est biogénique. On trouve ces hydrates dans le permafrost ou sur le plancher océanique. Le volume de gaz existant sous cette forme est inconnu, variant de plusieurs ordres de grandeur selon les études. Aucune technologie ne permet actuellement d'exploiter ces ressources.

Industrie du gaz

Amont : extraction et traitement

Le gaz naturel et le pétrole brut sont souvent associés et extraits simultanément des mêmes gisements, ou encore des mêmes zones de production. Les hydrocarbures liquides proviennent du pétrole brut pour une proportion moyenne de l'ordre de 80 % ; les 20 % restants, parmi les fractions les plus légères, le propane et le butane sont presque toujours liquéfiés pour en faciliter le transport.
L'exploration (recherche de gisements) et l'extraction du gaz naturel utilisent des techniques à peu près identiques à celles de l'industrie du pétrole. Une grande partie des gisements de gaz connus à travers le monde a d'ailleurs été trouvé au cours de campagnes d'exploration dont l'objectif était de trouver du pétrole.
Lors de l'extraction, la détente à la tête de puits provoque la condensation des hydrocarbures C5 à C8. Les liquides récupérés, appelés " condensats de gaz naturel " ou " liquide de puits de gaz naturel " correspondent à un pétrole extrêmement léger, de très haute valeur (donnant de l'essence et du naphta). Tout le reste (hydrocarbures C1 à C4, CO2, H2S et He) est gazeux à température ambiante et acheminé par gazoduc vers une usine de traitement de gaz. Il faut donc deux réseaux de collecte, un pour le gaz et un pour les condensats.
Dans cette usine (qui peut être proche des gisements, ou proche des lieux de consommation), le gaz subit ensuite une déshydratation par point de rosée, puis les différents composants sont séparés. Les hydrocarbures C2 à C4 sont vendus sous le nom de gaz de pétrole liquéfié (GPL, et non pas Gaz naturel liquéfié (GNL)). Le CO2 est le plus souvent simplement rejeté dans l'atmosphère, sauf s'il y a un utilisateur proche. Parfois, on le réinjecte dans une formation souterraine (séquestration) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le gaz acide est vendu à l'industrie chimique ou séquestré. L'hélium est séparé et commercialisé, s'il est présent en quantité suffisante - dans certains cas, il représente une addition très importante aux revenus générés par le gisement .
Les condensats et les GPL ont une telle valeur marchande que certains gisements sont exploités uniquement pour eux, le " gaz pauvre " (méthane) étant réinjecté au fur et à mesure, faute de débouchés locaux. Même lorsque l'essentiel du gaz pauvre est vendu, on en réinjecte souvent une partie dans le gisement, pour ralentir la baisse de pression, et récupérer au final une plus grande partie des condensats et du GPL.
L'autre partie (la plus grande) est transporté par gazoduc ou par méthanier vers les lieux de consommation.

Aval : transport

Méthanier LNG BONNY
Méthanier LNG BONNY
Le transport du gaz traité (gaz pauvre, presque exclusivement du méthane) est par nature beaucoup plus difficile que pour le pétrole. Cela explique que, pendant longtemps, les gisements de gaz n'intéressaient les compagnies que s'ils étaient relativement proches des lieux de consommation, tandis que les gisements trouvés dans des endroits isolés n'étaient développés que si leur taille justifiait les infrastructures nécessaires. Sachant que la rentabilité des gisements gaziers s'est considérablement améliorée depuis plusieurs années, plusieurs gisements qui étaient vus comme " sub-commerciaux " sont maintenant profitables.
Pour transporter le gaz naturel des gisements vers les lieux de consommation, les gazoducs sont le moyen le plus courant. Mais une part croissante du gaz consommé est transportée sous forme liquide, à -162°C et à pression atmosphérique, dans des méthaniers du lieu de production vers les lieux de consommation : c'est ce que l'on appelle le GNL, ou Gaz Naturel Liquéfié. Sous cette forme liquide, le gaz naturel offre, à volume égal avec le fioul domestique, un pouvoir calorifique qui correspond à plus de la moitié du pouvoir calorifique de celui-ci
Mais cette solution qui permet de " condenser " l'énergie gazeuse sous un volume réduit exige des investissements très lourds, tant pour la liquéfaction que pour le transport. À titre indicatif, le coût d'une usine de liquéfaction, de taille minimale de l'ordre de 45 Gthermies/an (3,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié) est de l'ordre de 400 à 500 millions USD et si l'on veut doubler cette capacité, il faut ajouter 85 % de plus à ce coût.
Les navires de transports, qui ont des réservoirs cryogéniques, coûtent également très cher : en 2006, plus de 200 millions d'euros pour une capacité de 100 000 tonnes, soit le prix d'un pétrolier de quelques 300 000 tonnes.
Mais, vue l'augmentation constante des besoins en énergie de toutes sortes et le flambée du prix du pétrole depuis le début du XXIe siècle, tous ces investissements sont amplement justifiés. La filière du gaz naturel liquéfié nécessite cependant une taille importante pour être économiquement viable, il faut donc une forte production à exporter pour justifier la construction d'une usine de liquéfaction et, inversement, d'importants besoin d'importation pour construire un terminal de réception. En 2006, il n'existe aucun projet en dessous de 2 ou 3 millions de tonnes par an pour l'exportation, 1 pour l'importation.
À l'arrivée aux lieux de consommation, le gaz naturel est fractionné, si nécessaire, pour le séparer de l'éthane, du propane et du butane, puis le regazéfier. Ici encore, il faut des investissements énormes pour la réception, le stockage et la regazéification.
Pour le traitement, et si l'on veut séparer les GPL avant le transport, à partir des gisements de gaz et de condensats (si ceux-ci sont proches), on installe deux réseaux de collecte, un pour le gaz naturel et un autre pour les condensats. Le gaz et les condensats sont dirigés vers des installations de traitement et de désulfurisation.

Utilisation

Le gaz naturel est l'un des moyens énergétiques les moins polluants. En effet, lorsque sa combustion est complète, il n'émet que de l'eau et du dioxyde de carbone :
CH4 + 2O2 --> CO2 + 2H2O
Comme tous les combustibles fossiles, après combustion, il rejette du gaz carbonique, mais seulement 55 kg par gigajoule de chaleur produite, contre 75 pour le pétrole brut, et 100 environ pour le charbon. L'avantage du gaz naturel est encore plus grand si l'on tient compte des émissions sur le cycle complet " du puits au brûleur " et pas seulement de celles résultant de l'usage final du combustible : en effet, l'extraction et le traitement du gaz naturel consomment beaucoup moins d'énergie.
L'utilisation du gaz naturel ne produit pratiquement pas d'oxydes d'azote (NOx), et quasiment aucune pollution locale comme les oxydes de soufre, les poussières, etc. Cet intérêt écologique a une conséquence économique directe : une installation (centrale électrique, chaufferie, cimenterie ou autre) brûlant du charbon a besoin de dispositifs de dépollution, pour extraire le soufre, les NOx et les poussières des fumées. Ces installations sont très coûteuses à construire et à entretenir. Avec le gaz naturel, ces appareillages sont inutiles, d'où une économie importante. De plus, le gaz naturel ne laisse pas de cendres.
Il est utilisé comme source d'énergie dans l'industrie afin de produire de la chaleur (chauffage, fours…) et de l'électricité. En 2006, au niveau mondial, plus de 20 % de l'électricité est produite à partir de gaz naturel, et cette part ne cesse d'augmenter. Chez les particuliers, le gaz naturel est utilisé pour le chauffage, l'eau chaude et la cuisson des aliments. Enfin, depuis quelques années, le gaz naturel comprimé en bouteilles est utilisé en France comme carburant pour les véhicules (GNV). Mais déjà plus d'un million de véhicules au gaz naturel roulent déjà dans le monde, dans des pays comme l'Argentine et l'Italie.
Le gaz naturel est aussi la matière première d'une bonne partie de l'industrie chimique et pétrochimique : à la quasi-totalité de la production d'hydrogène, de méthanol et d'ammoniac, trois produits de base, qui à leur tour servent dans diverses industries :
  • engrais,
  • résines,
  • plastiques,
  • solvants.
  • Raffinage du pétrole
Ci-après est la présentation de la chimie du méthane dans l'industrie pétrochimique :
C'est aussi à partir du méthane qu'on synthétise l'ammoniac (NH3) et l'urée (CO(NH2)2), qui sont le point de départ de l'industrie des engrais.
En 2006, globalement, l'usage du gaz naturel est en expansion, la plupart des pays favorisant son usage accru partout où il peut se substituer au pétrole. Il présente en effet plusieurs avantages en comparaison avec ce dernier : moins cher en général, moins polluant, il permet également une diversification des approvisionnements énergétiques des pays importateurs (géopolitique), même si la crise entre l'Ukraine et la Russie au début de l'année 2006 montre que ce n'est pas "LA" solution miracle. Dans certains pays, comme la Russie ou l'Argentine, l'usage du gaz naturel a même dépassé celui du pétrole.
Le gaz naturel est devenu une industrie globale, ce qui tranche singulièrement avec l'époque (jusqu'aux années 1950, bien plus tard dans certains pays), où il était avant tout perçu comme un coproduit encombrant et dangereux des puits de pétrole.

Pouvoir calorifique du gaz naturel

Le pouvoir calorifique d'un combustible est la quantité de chaleur exprimée en kWh ou MJ, qui serait dégagée par la combustion complète de un (1) mètre cube normal (m³(n)) de gaz sec dans l'air à une pression absolue constante et égale à 1,01325 bar, le gaz et l'air étant à une température initiale de 0°C (zéro degré Celsius), tous les produits de combustion étant ramenés à 0°C et une pression de 1,01325 bar.
Le pouvoir calorifique du gaz naturel s'exprime en MJ ou kWh par mètre cube.
On distingue 2 pouvoirs calorifiques.
PCS = PCI + Chaleur latente d'évaporation
  • PCS = pouvoir calorifique supérieur
    C'est la quantité de chaleur exprimée en kWh ou MJ, qui serait dégagée par la combustion complète de un (1) mètre cube normal de gaz. L'eau formée pendant la combustion étant ramenée à l'état liquide et les autres produits étant à l'état gazeux.
  • PCI = pouvoir calorifique inférieur
    Il se calcule en déduisant par convention, du PCS la chaleur de condensation (2 511 kJ/kg) de l'eau formée au cours de la combustion et éventuellement de l'eau contenue dans le combustible.
  • Chaleur latente de vaporisation
    La combustion d'un produit génère, entre autres, de l'eau à l'état de vapeur. Pour la vaporisation de 1 kg d'eau, 2 511 kJ/kg sont nécessaires. Cette énergie se perd avec les gaz de combustion évacués par la cheminée à moins de condenser la vapeur d'eau et d'essayer de récupérer la chaleur s'y étant accumulée. Certaines techniques permettent de récupérer la quantité de chaleur contenue dans cette eau de combustion en la condensant (chaudières à condensation)
Le gaz naturel contient cependant plus d'hydrogène, par conséquent, la déperdition d'énergie est plus importante lors de la combustion en raison de la formation de vapeur d'eau évacuée par la cheminée. Environ 10 % de l'énergie disponible est perdue dans ce cas.
Rapport PCI/PCS pour le gaz naturel : environ 0,9028 (3,25/3,6)
Pour le gaz naturel, on distingue :
  • les gaz " type B " (ou " type L ")
    distribués dans le Nord de la France. Ils ont un pouvoir calorifique supérieur compris entre 9,5 et 10,5 kWh/m³(n). C'est essentiellement le cas du gaz de Groningue (en provenance des Pays-Bas). Ce gaz se distingue par sa teneur élevée en azote.
  • les gaz " type H "
    distribués sur le reste du territoire français. Ils ont un pouvoir calorifique supérieur compris entre 10,7 et 12,8 kWh/m³(n).
Pour la plupart des appareils domestiques, ces deux types de gaz sont interchangeables, certains appareils nécessiteront cependant un réglage.

Enjeux géopolitiques

Le gaz naturel, en tant que ressource abondante, peu chère et disponible n'est plus d'actualité. En effet, les pays qui disposent des ressources les plus importantes (Russie en tête avec un tiers des réserves mondiales, mais aussi Algérie, Bolivie, etc) l'utilisent dorénavant à des fins politiques et diplomatiques. Le gaz est en train de devenir un enjeu majeur et la pérennité des approvisionnements est une préoccupation illustrée par les nombreux débats au sein de l'Union européenne autour de la signature de la Charte européenne de l'énergie par la Russie ou pas.
Les pays de l'ancien bloc soviétique, qui cherchaient à sortir de la sphère d'influence russe pour ne plus dépendre de Moscou, dépendent aujourd'hui en grande partie de Gazprom, le groupe que le Kremlin a constitué pour assurer une domination de ce secteur économique mais aussi pour accroître la dépendance des pays européens vis-à-vis des livraisons russes.
Le contexte actuel, marqué par une insécurité des approvisionnements en provenance du Moyen-Orient (avec la question de l'Iran et son programme nucléaire), accroît les tensions sur les marchés mondiaux des hydrocarbures. La Russie cherche à en tirer profit afin de remettre en route son économie mais aussi pour retrouver la puissance perdue. Elle est ainsi qualifiée de "super-puissance énergétique" (Richard Lugar) ou de "énergocratie" (Françoise Thom).

Chiffres

En 2005, selon BP, le monde a produit 2743 milliards de mètres cubes de gaz naturel, en hausse de 2,5% par rapport à l'année précedente (alors que la production de pétrole n'a augmenté que de 1%). La Russie représente 22% de la production mondiale.
Les chiffres de production de gaz naturel sont assez complexes à interpréter, selon les modes de calcul on peut ou non compter le gaz associé brulé en torchère, compter les volumes de gaz avant ou après extraction des polluants, etc. Les chiffres de l'AIE sont d'ailleurs différents de ceux de BP, avec une production mondiale de 2871 G(m3) pour la même année, soit près de 5% plus que BP.

Pays Production (G.m3) Production (Mtep) Notes
1 Russie 598 540 Principalement en Sibérie Occidentale
2 Etats-Unis 525 473 Rôle croissant du gaz non conventionnel et de l'offshore profond
3 Canada 185 167 En déclin probable
4 Algérie 88 79 Plus de 50% de la production africaine
4 Royaume-Uni 88 79 Déclin rapide
6 Iran 87 78 Réserves sous-exploitées
7 Norvège 85 76 Troll, Ormen Lange
8 Indonésie 76 68 Exportations en déclin
9 Arabie Saoudite 70 62 Réserves sous-exploitées
10 Pays-Bas 62 57 Voir Groningue (gisement)
11 Malaisie 60 54
12 Turkmenistan 59 53 Dauletabad.
13 Ouzbékistan 56 50
14 Chine 50 45 Croissance très rapide (prod. doublée en 5 ans)
15 Emirats 47 42
16 Argentine 46 41 Déplétion rapide des réserves

TOTAL MONDIAL 2763 2486
Pour plus d'informations sur la production par pays, on pourra se reporter à la série régions pétrolifères. Les principaux pays exportateurs, suivant l'EIA, sont :

Pays Exportations (G.m3) Exportations (Mtep) Types d'exportations Clients principaux
1 Russie 203 183 Gazoduc Europe, Turquie
2 Canada 106 95 Gazoduc Etats-Unis
3 Norvège 82 74 Gazoduc Europe
4 Algeria 68 62 Gazoducs et GNL Europe
5 Pays-Bas 52 47 Gazoduc Pays voisins
6 Turkmenistan 49 45 Gazoducs Injection dans le réseau russe
7 Indonesie 36 33 GNL Japon, Corée du Sud
8 Malaysie 32 29 GNL Japon, Corée du Sud
9 Qatar 28 25 GNL Europe, Asie
Ici encore, ces données demandent quelques remarques :
  • Il s'agit d'exportations brutes, c'est-à-dire que le volume des importations n'en est pas déduit. Par exemple, le Canada a exporté 105 G.m3 aux Etats-Unis, mais a aussi importé 10 G.m3 de ce pays. De même, la Russie importe du gaz turkmène.
  • Ces données n'incluent pas les exportations de produits directement dérivés du gaz, comme le méthanol ou l'ammoniac.

jeudi 27 juin 2013

Routage IP

Routeur

Les routeurs sont les dispositifs permettant de "choisir" le chemin que les datagrammes vont emprunter pour arriver à destination.
Il s'agit de machines ayant plusieurs cartes réseau dont chacune est reliée à un réseau différent. Ainsi, dans la configuration la plus simple, le routeur n'a qu'à "regarder" sur quel réseau se trouve un ordinateur pour lui faire parvenir les datagrammes en provenance de l'expéditeur.
Toutefois, sur Internet le schéma est beaucoup plus compliqué pour les raisons suivantes :
  • Le nombre de réseau auxquels un routeur est connecté est généralement important
  • Les réseaux auxquels le routeur est relié peuvent être reliés à d'autres réseaux que le routeur ne connaît pas directement



Ainsi, les routeurs fonctionnent grâce à des tables de routage et des protocoles de routage, selon le modèle suivant :
  • Le routeur reçoit une trame provenant d'une machine connectée à un des réseaux auquel il est rattaché
  • Les datagrammes sont transmis à la couche IP
  • Le routeur regarde l'en-tête du datagramme
  • Si l'adresse IP de destination appartient à l'un des réseaux auxquels une des interfaces du routeur est rattaché, l'information doit être envoyée à la couche 4 après que l'en-tête IP ait été désencapsulée (enlevée)
  • Si l'adresse IP de destination fait partie d'un réseau différent, le routeur consulte sa table de routage, une table qui définit le chemin à emprunter pour une adresse donnée
  • Le routeur envoie le datagramme grâce à la carte réseau reliée au réseau sur lequel le routeur décide d'envoyer le paquet

Ainsi, il y a deux scénarios, soit l'émetteur et le destinataire appartiennent au même réseau auquel cas on parle de remise directe, soit il y a au moins un routeur entre l'expéditeur et le destinataire, auquel cas on parle de remise indirecte.

Dans le cas de la remise indirecte, le rôle du routeur, notamment celui de la table de routage, est très important. Ainsi le fonctionnement d'un routeur est déterminé par la façon selon laquelle cette table de routage est créée.
  • Si la table routage est entrée manuellement par l'administrateur, on parle de routage statique (viable pour de petits réseaux)
  • Si le routeur construit lui-même la table de routage en fonctions des informations qu'il reçoit (par l'intermédiaire de protocoles de routage), on parle de routage dynamique

Table de routage

La table de routage est une table de correspondance entre l'adresse de la machine visée et le noeud suivant auquel le routeur doit délivrer le message. En réalité il suffit que le message soit délivré sur le réseau qui contient la machine, il n'est donc pas nécessaire de stocker l'adresse IP complète de la machine: seul l'[ip.php3#adresse identificateur du réseau de l'adresse IP]
(c'est-à-dire l'ID réseau) a besoin d'être stocké.
La table de routage est donc un tableau contenant des paires d'adresses :
Adresse de destination Adresse du prochain routeur directement accessibleInterface



Ainsi grâce à cette table, le routeur, connaissant l'adresse du destinataire encapsulée dans le message, va être capable de savoir sur quelle interface envoyer le message (cela revient à savoir quelle carte réseau utiliser), et à quel routeur, directement accessible sur le réseau auquel cette carte est connectée, remettre le datagramme.
Ce mécanisme consistant à ne connaître que l'adresse du prochain maillon menant à la destination est appelé routage par sauts successifs (en anglais next-hop routing).
Cependant, il se peut que le destinataire appartienne à un réseau non référencé dans la table de routage. Dans ce cas, le routeur utilise un routeur par défaut (appelé aussi passerelle par défaut).
Voici, de façon simplifiée, ce à quoi pourrait ressembler une table de routage :
Adresse de destinationAdresse du prochain routeur directement accessibleInterface
194.56.32.124 131.124.51.1082
110.78.202.15 131.124.51.1082
53.114.24.239194.8.212.63
187.218.176.54129.15.64.871



Le message est ainsi remis de routeur en routeur par sauts successifs, jusqu'à ce que le destinataire appartienne à un réseau directement connecté à un routeur. Celui-ci remet alors directement le message à la machine visée...
Dans le cas du routage statique, c'est l'administrateur qui met à jour la table de routage.
Dans le cas du routage dynamique, par contre, un protocole appelé protocole de routage permet la mise à jour automatique de la table afin qu'elle contienne à tout moment la route optimale.

Protocole de routage

Internet est un ensemble de réseaux connectés. Par conséquent tous les routeurs ne font pas le même travail selon le type de réseau sur lequel ils se trouvent.



En effet, il y a différents niveaux de routeurs, ceux-ci fonctionnent donc avec des protocoles différents :
  • Les routeurs noyaux sont les routeurs principaux car ce sont eux qui relient les différents réseaux
  • Les routeurs externes permettent une liaison des réseaux autonomes entre eux. Ils fonctionnent avec un protocole appelé EGP (Exterior Gateway Protocol) qui évolue petit à petit en gardant la même appellation
  • Les routeurs internes permettent le routage des informations à l'intérieur d'un réseau autonome. Ils s'échangent des informations grâce à des protocoles appelés IGP (Interior Gateway Protocol), tels que RIP et OSPF

Protocole RIP

RIP signifie Routing Information Protocol (protocole d'information de routage). Il s'agit d'un protocole de type Vector Distance (Vecteur Distance), c'est-à-dire que chaque routeur communique aux autres routeurs la distance qui les sépare (le nombre de saut qui les sépare). Ainsi, lorsqu'un routeur reçoit un de ces messages il incrémente cette distance de 1 et communique le message aux routeurs directement accessibles. Les routeurs peuvent donc conserver de cette façon la route optimale d'un message en stockant l'adresse du routeur suivant dans la table de routage de telle façon que le nombre de saut pour atteindre un réseau soit minimal. Toutefois ce protocole ne prend en compte que la distance entre deux machines en termes de saut, mais il ne considère pas l'état de la liaison afin de choisir la meilleure bande passante possible.

Protocole OSPF

OSPF (Open Shortest Path First) est plus performant que RIP et commence donc à le remplacer petit à petit. Il s'agit d'un protocole de type protocole route-link (que l'on pourrait traduire par Protocole d'état des liens), cela signifie que, contrairement à RIP, ce protocole n'envoie pas aux routeurs adjacents le nombre de sauts qui les sépare, mais l'état de la liaison qui les sépare. De cette façon, chaque routeur est capable de dresser une carte de l'état du réseau et peut par conséquent choisir à tout moment la route la plus appropriée pour un message donné.
De plus, ce protocole évite aux routeurs intermédiaires d'avoir à incrémenter le nombre de sauts, ce qui se traduit par une information beaucoup moins abondante, ce qui permet d'avoir une meilleure bande passante utile qu'avec RIP.

URL

Qu'est-ce qu'une URL?

Une URL (Uniform Resource Locator) est un format de nommage universel pour désigner une ressource sur Internet. Il s'agit d'une chaîne de caractères ASCII
imprimables qui se décompose en cinq parties :
  • Le nom du protocole : c'est-à-dire en quelque sorte le langage utilisé pour communiquer sur le réseau. Le protocole le plus largement utilisé est le protocole HTTP (HyperText Transfer Protocol), le protocole permettant d'échanger des pages Web au format HTML. De nombreux autres protocoles sont toutefois utilisables (FTP,News,Mailto,Gopher,...)
  • Identifiant et mot de passe : permet de spécifier les paramètres d'accès à un serveur sécurisé. Cette option est déconseillée car le mot de passe est visible dans l'URL
  • Le nom du serveur : Il s'agit d'un nom de domaine de l'ordinateur hébergeant la ressource demandée. Notez qu'il est possible d'utiliser l'adresse IP du serveur, ce qui rend par contre l'URL moins lisible.
  • Le numéro de port : il s'agit d'un numéro associé à un service permettant au serveur de savoir quel type de ressource est demandée. Le port associé par défaut au protocole est le port numéro 80. Ainsi, lorsque le service Web du serveur est associé au numéro de port 80, le numéro de port est facultatif
  • Le chemin d'accès à la ressource : Cette dernière partie permet au serveur de connaître l'emplacement auquel la ressource est située, c'est-à-dire de manière générale l'emplacement (répertoire) et le nom du fichier demandé


Une URL a donc la structure suivante :

ProtocoleMot de passe (facultatif)Nom du serveurPort(facultatif si 80)Chemin
http:// user:password@ www.commentcamarche.net :80 /glossair/glossair.php3


Les protocoles suivant peuvent par exemple être utilisés par l'intermédiaire de l'URL :
  • http, pour la consultation de pages web
  • ftp, pour la consultation de sites FTP
  • telnet, pour la connexion à un terminal distant
  • mailto, pour l'envoi d'un courrier électronique
  • wais
  • gopher


Le nom de fichier dans l'URL peut être suivi d'un point d'interrogation puis de données au format ASCII, il s'agit de données supplémentaires envoyées en paramètre d'une application sur le serveur (un script CGI par exemple). L'URL ressemblera alors à une chaîne de caractères comme celle-ci :
http://www.commentcamarche.net/forum/index.php3?cat=1&page=2 

Le codage d'une URL

Etant donné que l'URL est un moyen d'envoyer des informations à travers Internet (pour envoyer des données à un script CGI
par exemple), il est nécessaire de pouvoir envoyer des caractères spéciaux, or les URL ne peuvent pas contenir de caractères spéciaux. De plus, certains caractères sont réservés car ils ont une signification (le slash permet de spécifier un sous-répertoires, les caractères & et ? servent à l'envoi de données par formulaires...). Enfin les URL peuvent être inclus dans un document HTML, ce qui rend difficile l'insertion de caractères tels que < ou > dans l'URL.

C'est pourquoi un codage est nécessaire ! Le codage consiste à remplacer les caractères spéciaux par le caractère % (devenant lui aussi un caractère spécial) suivi du code ASCII du caractère à coder en notation hexadécimale.

Voici la liste des caractères nécessitant un codage particulier :
CaractèreCodage URL
Tabulation %09
Espace %20
" %22
# %23
% %25
& %26
( %28
) %29
+ %2B
, %2C
. %2E
/ %2F
: %3A
; %3B
< %3C
= %3D
> %3E
? %3F
@ %40
[ %5B

%5C
] %5D
^ %5E
' %60
{ %7B

%7C
} %7D
~ %7E

Le protocole FTP

Le protocole FTP (File Transfer Protocol) est, comme son nom l'indique, un protocole de transfert de fichier.
La mise en place du protocole FTP date de 1971, date à laquelle un mécanisme de transfert de fichiers (décrit dans le RFC 141) entre les machines du MIT (Massachussetts Institute of Technology) avait été mis au point. De nombreux RFC ont ensuite apporté des améliorations au protocole de base, mais les plus grandes innovations datent de juillet 1973.
Le protocole FTP est actuellement défini par le RFC 959 (File Transfer Protocol (FTP) - Specifications).

Le rôle du protocole FTP

Le protocole FTP définit la façon selon laquelle des données doivent être transférées sur un réseau TCP/IP.
Le protocole FTP a pour objectifs de :
  • permettre un partage de fichiers entre machines distantes
  • permettre une indépendance aux systèmes de fichiers des machines clientes et serveur
  • permettre de transférer des données de manière efficace

Le modèle FTP

Le protocole FTP s'inscrit dans un modèle client-serveur, c'est-à-dire qu'une machine envoie des ordres (le client) et que l'autre attend des requêtes pour effectuer des actions (le serveur).
Lors d'une connexion FTP, deux canaux de transmission sont ouverts :
  • Un canal pour les commandes (canal de contrôle)
  • Un canal pour les données



Le modèle FTP



Ainsi, le client comme le serveur possèdent deux processus permettant de gérer ces deux types d'information :
  • le DTP (Data Transfer Process) est le processus chargé d'établir la connexion et de gérer le canal de données. Le DTP côté serveur est appelé SERVER-DTP, le DTP côté client est appelé USER-DTP
  • le PI (Protocol Interpreter) est l'interpréteur de protocole permettant de commander le DTP à l'aide des commandes reçues sur le canal de contrôle. Il est différent sur le client et sur le serveur :
    • Le SERVER-PI est chargé d'écouter les commandes provenant d'un USER-PI sur le canal de contrôle sur un port donné, d'établir la connexion pour le canal de contrôle, de recevoir sur celui-ci les commandes FTP de l'USER-PI, d'y répondre et de piloter le SERVER-DTP
    • Le USER-PI est chargé d'établir la connexion avec le serveur FTP, d'envoyer les commandes FTP, de recevoir les réponses du SERVER-PI et de contrôler le USER-DTP si besoin



Lors de la connexion d'un client FTP à un serveur FTP, le USER-PI initie la connexion au serveur selon le protocole Telnet. Le client envoie des commandes FTP au serveur, ce dernier les interprète, pilote son DTP, puis renvoie une réponse standard. Lorsque la connexion est établie, le serveur-PI donne le port sur lequel les données seront envoyées au Client DTP. Le client DTP écoute alors sur le port spécifié les données en provenance du serveur.
Il est important de remarquer que, les ports de contrôle et de données étant des canaux séparés, il est possible d'envoyer les commandes à partir d'une machine et de recevoir les données sur une autre. Ainsi, il est par exemple possible de transférer des données entre deux serveurs FTP en passant par un client pour envoyer les instructions de contrôle et en transférant les informations entre deux processus serveurs connectés sur le bon port.
Transfert de données par FTP entre deux serveurs



Dans cette configuration, le protocole impose que les canaux de contrôle restent ouverts pendant tout le transfert de données. Ainsi un serveur peut arrêter une transmission si le canal de contrôle est coupé lors de la transmission.

Les commandes FTP

Toutes les communications effectuées sur le canal de contrôle suivent les recommandations du protocole Telnet. Ainsi les commandes FTP sont des chaînes de caractères Telnet (en code NVT-ASCII) terminées par le code de fin de ligne Telnet (c'est-à-dire la séquence <CR>+<LF>, Carriage Return (retour chariot) suivi du caractère Line Feed, notée <CRLF>).
Si la commande FTP admet un paramètre, celui-ci est séparé de la commande par un espace (<SP>).
Les commandes FTP permettent de préciser :
  • Le port utilisé
  • Le mode de transfert des données
  • La structure des données
  • La nature de l'action à effectuer (Retrieve, List, Store, ...)



On distingue trois types de commandes FTP :
  • Les commandes de contrôle d'accès
  • Les commandes du paramétrage de transfert
  • Les commandes de service FTP



Commande de contrôle d'accès
CommandeDescription
USERChaîne de caractères permettant d'identifier l'utilisateur. L'identification de l'utilisateur est nécessaire pour établir une communication sur le canal de données
PASSChaîne de caractères spécifiant le mot de passe de l'utilisateur. Cette commande doit être immédiatement précédée de la commande USER. Il revient au client de masquer l'affichage de cette commande pour des raisons de sécurité
ACCTChaîne de caractères représentant le compte (account) de l'utilisateur. Cette commande n'est généralement pas nécessaire. Lors de la réponse à l'acceptation du mot de passe, si la réponse est 230 cette phase n'est pas nécessaire, si la réponse est 332, elle l'est
CWDChange Working Directory : cette commande permet de changer le répertoire courant. Cette commande nécessite le chemin d'accès au répertoire à atteindre comme argument
CDUPChange to Parent Directory : cette commande permet de remonter au répertoire parent. Elle a été introduite pour remédier aux problèmes de nommage de répertoire parent selon les système (généralement "..")
SMNTStructure Mount :
REINReinitialize :
QUITCommande permettant de terminer la session en cours. Le serveur attend de finir le transfert en cours le cas échéant, puis de fournir une réponse avant de fermer la connexion



Commande de paramètres de transfert
CommandeDescription
PORTChaîne de caractères permettant de préciser le numéro de port à utiliser
PASVCommande permettant d'indiquer au serveur DTP de se mettre en attente une connexion sur un port spécifique choisi aléatoirement parmi les ports disponibles. La réponse à cette commande est l'adresse IP de la machine et le port.
TYPECette commande permet de préciser le type de format dans lequel les données seront envoyées
STRUCaractère Telnet précisant la structure du fichier (F pour File, R pour Record, P pour Page)
MODECaractère Telnet précisant le mode de transfert des données (S pour Stream, B pour Block, C pour Compressed)



Commande de service FTP
CommandeDescription
RETRCette commande (RETRIEVE) demande au serveur DTP une copie du fichier dont le chemin d'accès est passé en paramètre.
STORCette commande (store) demande au serveur DTP d'accepter les données envoyées sur le canal de données et de les stocker dans le fichier portant le nom passé en paramètre. Si le fichier n'existe pas, le serveur le crée, sinon il l'écrase
STOUCette commande est identique à la précédente, si ce n'est qu'elle demande au serveur de créer un fichier dont le nom est unique. Le nom du fichier est retourné dans la réponse
APPEGrâce à cette commande (append) les données envoyées sont concaténées dans le fichier portant le nom passé en paramètre s'il existe déjà, dans le cas contraire il est créé
ALLOCette commande (allocate) demande au serveur de prévoir un espace de stockage suffisant pour contenir le fichier dont le nom est passé en argument.
RESTCette commande (restart) permet de reprendre un transfert là où il s'était arrêté. Pour cela cette commande envoie en paramètre le marqueur représentant la position dans le fichier à laquelle le transfert avait été interrompu. Cette commande doit être immédiatement suivie d'une commande de transfert.
RNFRCette commande (rename from) permet de renommer un fichier. Elle indique en paramètre le nom du fichier à renommer et doit être immédiatement suivie de la commande RNTO
RNTOCette commande (rename to) permet de renommer un fichier. Elle indique en paramètre le nom du fichier à renommer et doit être immédiatement précédée de la commande RNFR
ABORCette commande (abort) indique au serveur DTP d'abandonner tous les transferts associés à la commande précédente. Si aucune connexion de données n'est ouverte, le serveur DTP ne fait rien, sinon il la ferme. Le canal de contrôle reste par contre ouvert.
DELECette commande (delete) permet de supprimer le fichier dont le nom est passé en paramètre. Cette commande est irrémédiable, seule une confirmation au niveau du client peut être faite.
RMDCette commande (remove directory) permet de supprimer un répertoire. Elle indique en paramètre le nom du répertoire à supprimer
MKDCette commande (make directory) permet de créer un répertoire. Elle indique en paramètre le nom du répertoire à créer
PWDCette commande (print working directory) permet de renvoyer le chemin complet du répertoire courant
LISTCette commande permet de renvoyer la liste des fichiers et répertoires présents dans le répertoire courant. Cette liste est envoyée sur le DTP passif. Il est possible de passer en paramètre de cette commande un nom de répertoire, le serveur DTP enverra la liste des fichiers dans le répertoire passé en paramètre
NLSTCette commande (name liste) permet d'envoyer la liste des fichiers et répertoires dans le répertoire courant
SITECette commande (site parameters) permet au serveur de proposer des services spécifiques, non définis dans le protocole FTP
SYSTCette commande (system) permet d'envoyer des informations sur le serveur distant
STATCette commande (status) permet d'émettre l'état du serveur, par exemple pour connaître la progression d'un transfert en cours. Cette commande accepte en argument un chemin d'accès, elle retourne alors les mêmes informations que LIST mais sur le canal de contrôle
HELPCette commande permet de connaître l'ensemble des commandes comprises par le serveur. Les informations sont retournées sur le canal de contrôle
NOOPCette commande (no operations) sert uniquement à obtenir une commande OK du serveur. Elle peut servir uniquement pour ne pas être déconnecté après un temps d'inactivité trop élevé

Les réponses FTP

Les réponses FTP permettent d'assurer la synchronisation entre client et serveur FTP. Ainsi à chaque commande envoyée par le client, le serveur effectuera éventuellement une action et renverra systématiquement une réponse.
Les réponses sont constituées d'un code à 3 chiffres indiquant la façon suivant laquelle la commande envoyée par le client a été traitée. Toutefois, ce code à 3 chiffres étant difficilement lisible par un humain, il est accompagné d'un texte (chaîne de caractères Telnet séparée du code numérique par un espace).
Les codes de réponse sont constitués de 3 chiffres dont voici les significations :
  • Le premier chiffre indique le statut de la réponse (succès ou échec)
  • Le second chiffre indique ce à quoi la réponse fait référence
  • Le troisième chiffre donne une signification plus spécifique (relative à chaque deuxième chiffre)



Premier chiffre
ChiffreSignificationDescription
1yzRéponse préliminaire positiveL'action demandée est en cours de réalisation, une seconde réponse doit être obtenue avant d'envoyer une deuxième commande
2yzRéponse positive de réalisationL'action demandée a été réalisée, une nouvelle commande peut être envoyée
3yzRéponse intermédiaire positiveL'action demandée est temporairement suspendue. Des informations supplémentaires sont attendues de la part du client
4yzRéponse négative de réalisationL'action demandée n'a pas eu lieu car la commande n'a temporairement pas été acceptée. Le client est prié de réessayer ultérieurement
5yzRéponse négative permanenteL'action demandée n'a pas eu lieu car la commande n'a pas été acceptée. Le client est prié de formuler une requête différente



Second chiffre
ChiffreSignificationDescription
x0zSyntaxeL'action possède une erreur de syntaxe, ou bien il s'agit d'une commande non comprise par le serveur
x1zInformationIl s'agit d'une réponse renvoyant des informations (par exemple pour une réponse à une commande STAT)
x2zConnexionsLa réponse concerne le canal de données
x3zAuthentification et comptesLa réponse concerne le login (USER/PASS) ou la demande de changement de compte (CPT)
x4zNon utilisé par le protocole FTP
x5zSystème de fichiersLa réponse concerne le système de fichiers distant